Extension du domaine de la lutte

TERMINAL MÉTHANIER : Eric Poder a son caractère. On l’a souvent senti agacé, ces derniers mois, par la tournure de la lutte anti-terminal méthanier. Il l’était bel et bien, au point de claquer la porte du collectif Une Pointe pour tous et de créer un nouveau groupe, le comité Estuaire 33-17.


À peine son existence a-t-elle été révélée publiquement, que le projet de la société néerlandaise 4Gas de construire outre-estuaire, au Verdon-sur-Mer, un terminal méthanier, a fait bondir Éric Poder. Il a beau résider à Breuillet et ne pas avoir une vue quotidienne sur l’autre rive, l’idée d’un tel projet reste pour lui et à jamais un « non-sens total. Sur le plan de la sécurité. Et au niveau écologique. »

Collectif trop médocain.

Éric Poder aurait pu continuer à lutter en militant au sein d’Une Pointe pour tous, association initialement créée côté Médoc, puis collectif d’associations, englobant désormais des composantes charentaises-maritimes. « Seulement, j’ai pris mes distances avec ce collectif après l’élection du nouveau bureau, essentiellement médocain à mon sens. Ceci dit, je ne tape pas sur Une Pointe pour tous. Il reste important que le maximum de personnes se batte contre le projet de terminal méthanier. »

Le Breuilleton ne tire pas à boulets rouges sur le collectif aux centaines d’adhérents, mais estime qu’Une Pointe pour tous somnole, considère que le collectif n’a pas réellement mis en place la commission juridique qu’elle promettait. Lui veut agir, maintenant, tout le temps. Certes, sans se disperser. Pendant que les élus des deux rives étudient avec leurs avocats les failles du projet de 4Gas, lui a créé Estuaire 33-17, avec une poignée d’anti-méthanier aussi convaincus que lui, chacun s’attachant à étudier un aspect du projet et de ses implications pour mieux les combattre.

« Non au dragage ».

Éric Poder, lui, dit s’intéresser de très près au dragage de l’estuaire. Sans un nettoyage régulier du fond de l’embouchure de l’estuaire et de la Gironde elle-même, les navires à fort tirant d’eau remontant jusqu’au port autonome de Bordeaux (PAB) ne passeraient pas. Seulement, selon Éric Poder, le PAB serait en porte-à-faux vis-à-vis de la réglementation européenne en matière de dragage. « Les opérations du port autonome de Bordeaux soulèvent d’importantes quantités de métaux lourds, notamment de cadmium, qui se déposent au fond. Ces particules ainsi remises en suspension polluent jusqu’en Vendée », avance Eric Poder.

Le fondateur du comité Estuaire 33-17 a trouvé son angle d’attaque. Il veut croiser le fer sur la nuisance du dragage, une pratique qui n’irait pas en diminuant si la présence d’un terminal méthanier au Verdon-sur-Mer, entraînant le passage de navires « de 15 à 17 mètres de tirant d’eau ». Le dragage de la Gironde heurte à ce point Éric Poder, d’ailleurs, qu’il en fait un cheval de bataille à part entière, au même titre que la fronde anti-terminal méthanier.
Le comité Estuaire 33-17 s’est donné pour premier but « de déterminer ce que les habitants du Médoc et du Pays royannais veulent et ne veulent pas. Les Médocains, dans la grande majorité, ne veulent pas d’industries lourdes. » Plusieurs « comités de réflexion » doivent voir le jour au sein d’Estuaire 33-17, qui se prévaut déjà des soutiens de Greenpeace et de l’association Robin des Bois. Le jeune comité effectuera samedi sa première sortie publique (lire encadré). Une action « bruyante », réclame Éric Poder, « mais pacifique ». Source

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