PAYS ROYANNIAS : Le projet de construction d’un terminal méthanier au Verdon-sur-Mer, face aux côtes royannaises, par la société néerlandaise 4Gas a beau être au creux de la vague – l’entreprise doit déposer un dossier amendé devant les services de l’État, le précédent ayant été retoqué par le préfet de Gironde- Une pointe pour tous ne désarme pas.
1Où en est le recours devant le tribunal ?
L’association Une pointe pour tous , entre autres actions, a déposé un recours devant le tribunal administratif de Bordeaux, en août dernier, jugeant irrégulière la convention de réservation de terrains qui lie le Port de Bordeaux à la société 4Gas. Elle estime en effet que le directeur du Port n’avait pas autorité pour signer seul cette réservation. Et qu’une telle décision aurait dû, en tout état de cause, faire l’objet d’une procédure d’appel à concurrence.
« Pour l’heure, nous n’en savons pas plus », explique Jacques Gervais, représentant Une pointe pour tous sur la rive droite. « Nous n’attendions pas de réponse du tribunal avant février, le délai initial étant de six mois. Mais c’est un dossier très complexe. » Rappelons qu’une seconde association, Arpège, a déposé un recours similaire il y a quelques semaines (notre édition du 29 janvier).
2Des questions face à la position du président
Le nouveau président du Conseil de surveillance du Grand port de Bordeaux, l’ancien PDG de Smurfit Jean-Paul Sandraz, n’y est pas allé par quatre chemins. L’homme s’est montré favorable à l’aboutissement du dossier 4Gas, provoquant l’ire des opposants sur le site internet d’ Une pointe pour tous.
Jacques Gervais se montre plus mesuré : « M. Sandraz a exprimé une opinion personnelle. Une position à laquelle, d’ailleurs, nous nous attendions. Nous souhaitons maintenant qu’il étudie tous les tenants et les aboutissants du dossier avant de se prononcer définitivement. En outre, il convient de rappeler que le conseil de surveillance est composé de 17 membres. Toute position devra réunir une majorité au sein de l’assemblée. »
3Le cas « Provalys » inquiète les opposants
La manifestation de samedi n’est pas la seule préoccupation des opposants au projet Pegaz. Tous étudient de près les différentes options. Le collectif Estuaire 3317 animé par Éric Poder se penche ainsi sur les conditions du dragage de la passe ouest, nécessaire à l’accès des navires méthaniers au site du Verdon. Une pointe pour tous, pour l’heure, analyse l’actualité récente. « Nous ne pouvons qu’être interpellés par l’incident survenu sur le « Provalys » , pourtant désigné comme le fleuron des navires méthaniers de GDF, lors de la tempête Klaus, à 100 km au large d’Arcachon. L’avarie est survenue sur la ligne d’arbre. Le remorqueur d’intervention « Abeille Languedoc » a mis plusieurs heures à rejoindre le site à partir de Brest ! Le « Provalys » a dû faire route vers Saint-Nazaire pour réparer. Nous n’osons imaginer un tel scénario à 500 m des côtes de Saint-Palais-sur-Mer. »
4Entre procès AZF et parc naturel marin
Jacques Gervais rappelle qu’au 1er mars, doit s’ouvrir la mission d’évaluation pour le classement de l’estuaire et des pertuis charentais en parc naturel marin. La mission, dirigée par François Colas, jusqu’ici adjoint de l’attaché agricole auprès de l’ambassade de France à Moscou, sera menée à partir de Rochefort. « Nous savons bien que ce n’est pas l’arme absolue, commente Jacques Gervais. Mais c’est une avancée importante. »
L’actualité nationale intéresse tout autant les militants. « Le procès AZF va s’ouvrir. C’était un site Seveso 2 en seuil haut installé en zone urbaine, tout comme peut l’être le site du Verdon. »
Pour s’informer : www.4Gas.com, www.medocpour tous.org, www.comdefest.canalblog.com, www.contreleportmethanierauverdonsurmer.com. Source [poll id=”6″]
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