Une étude économique en forme de plaidoyer

PAYS ROYANNAIS : Le projet de terminal méthanier du Verdon a des détracteurs acharnés, de part et d’autre de l’estuaire. Il a aussi des avocats en Gironde, à commencer par l’agence de développement économique BRA.


Cet organisme est chargé de l’accueil des investisseurs. Il compte, parmi ses bailleurs de fonds, les principales collectivités territoriales qui ont commandité une étude dont les conclusions ont été présentées hier. Ce document constitue un plaidoyer pour le projet, mené par la société néerlandaise 4Gas.

Le cabinet de conseil local Consulting Forever, choisi par le BRA, a évalué les retombées du projet. Le coût de celui-ci est estimé à 650 millions, auxquels il faudrait en ajouter une cinquantaine, si les cuves sont enterrées de 20 mètres afin de limiter les nuisances visuelles. Le chantier durerait entre 42 et 58 mois.

Des emplois indirects

Jusqu’à un millier de personnes pourraient y être employées, au plus fort de la période de construction. Au total, la réalisation de cet ensemble se traduirait par 3 millions d’heures de travail, dont un tiers pourrait, selon Consulting Forever, revenir à des entreprises situées dans un rayon de 100 kilomètres autour du Verdon.

Une fois en service, le terminal n’emploierait que quelque 55 salariés, auxquels il faut ajouter, selon Alain Laufenburger, une centaine d’emplois indirects. Quant aux recettes fiscales, selon un calcul élaboré avant l’annonce de la suppression de la taxe professionnelle, elles atteindraient 5,9 millions d’euros par an les cinq premières années, et 7,2 millions ensuite.

Pour le BRA, ces retombées économiques sont nettement supérieures aux dégâts collatéraux, qui pourraient éventuellement affecter l’aquaculture, et le tourisme – domaine dans lequel des professionnels prévoient une chute d’activité de 25 %.

Cette dernière prévision est cependant mise en doute par le BRA, qui rappelle la proximité, selon lui sans dommages, entre le terminal méthanier de Zeebrugge et la station balnéaire de Knokke-le-Zoute, qui est un peu le Deauville belge.

Par ailleurs, le BRA fait miroiter la possibilité d’utiliser la grande quantité de frigories (molécules de froid dégagées lors de la regazéification du méthane) dans des applications de recherche ou d’installation de gros centres de stockage de données informatiques. Mais on est là dans le long terme.

Le Verdon pas convaincu

Jacky Bidalun, maire du Verdon, et Gérard Barbé, adjoint au développement économique, assistaient à cette présentation. La démonstration n’a pas suffi à les faire revenir sur leur ligne d’opposition au projet, majoritaire lors d’un réferendum communal organisé en 2008. Gérard Barbé en a profité pour exiger, une nouvelle fois, que l’État trace des perspectives pour la zone portuaire au cas où le terminal ne se ferait pas.

On sait que le projet a subi un premier refus de l’administration, mais que 4Gas en prépare une nouvelle mouture, dont son représentant local Philippe Prat n’a pas précisé hier quand elle serait déposée. Parallèlement, 4Gas devra sans doute s’employer à combler sur place un déficit de re- lations publiques et de communication.

L’éventuelle participation à une fondation pour le phare de Cordouan s’inscrirait dans cette logique. Source

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