Terminal méthanier du Verdon

Le front anti-méthanier se réorganise en Royannais
Didier Quentin ne décolère pas. Le député-maire de Royan a trouvé samedi matin, sur son bureau, un fax de la société 4Gas confirmant en direct l’intention de l’entreprise néerlandaise de poursuivre de son projet Pegaz d’implantation d’un terminal méthanier au Verdon (Gironde), dans l’enceinte du port autonome de Bordeaux, au droit du Pays royannais, territoire dont l’économie est presque exclusivement basée sur le tourisme (notre édition de samedi).
4Gas détaille, dans un document de plusieurs pages, les différents arguments étayant sa décision – potentiel économique, situation stratégique près du réseau de gazoducs TIGF, accessibilité pour les bateaux – tout en assurant Didier Quentin de la prise en compte des réserves émise lors du débat public.

Bras de fer. Ce dernier ne l’entend pas de cette oreille. « Ce dossier doit être retiré purement et simplement. Sinon, nous allons nous engluer dans un bras de fer juridique qui va durer plusieurs années. Avec, pour conséquence, d’avoir constamment cette épée de Damoclès au-dessus de nos têtes. Si 4Gas ne veut pas le faire, nous sommes cependant prêts à porter l’affaire sur le plan juridique. Quand on voit ce que les associations écologiques arrivent à faire avec un projet d’utilité publique comme une autoroute, on se doute de ce qu’on pourra obtenir pour un dossier comme celui de 4Gas? »

Le député-maire de Royan a reçu sur ce plan le soutien actif du président du Conseil général de Charente-Maritime, le secrétaire d’État aux transports Dominique Bussereau. Ce dernier a réaffirmé devant le public du Rêve d’Icare, manifestation aéronautique royannaise, les engagements pris samedi dans nos colonnes. « La France n’a pas besoin d’une telle installation dans le cadre de sa politique énergétique. En outre, les deux départements de la Gironde et de la Charente-Maritime ont mis leurs efforts en commun pour protéger l’estuaire. »
Dominique Bussereau a rappelé vouloir aller à la rencontre des ministères concernés. « Le gouvernement restera très attentif à l’évolution du dossier. Il est cependant clair qu’il est en contradiction avec les préconisations du Grenelle de l’Environnement. »

No pasaran. Le président de l’Agglomération Royan-Atlantique, l’élu trembladais Jean-Pierre Tallieu, est dans le même état d’esprit. « C’est complètement aberrant de voir cela, alors même que l’État met le turbo pour le zonage Natura 2000 en mer, y compris dans l’estuaire. Nous sommes tous solidaires. L’agglomération s’est assuré les services du cabinet d’avocat de Corinne Lepage pour défendre ses intérêts. »
Didier Quentin se dit prêt à rencontrer de nouveau le représentant de 4Gas en France, Henk Jonkman. Il rappelle par ailleurs avoir eu confirmation, de la part du cabinet de la secrétaire d’État à l’écologie Nathalie Kosciusko-Morizet, de la signature « avant fin juin » des documents touchant à la procédure de classement de l’estuaire comme aire marine protégée. « Ce projet est une aberration totale. Et je ne parle même pas du gazoduc projeté par l’entreprise TIGF. Je me doute qu’on ne le laissera pas passer sous les vignes du Médoc. Lui faire traverser l’estuaire avant de le faire déboucher entre Royan et Saint-Georges-de-Didonne est tout simplement impensable. » Le nouveau mot d’ordre ? « No Pasaran ! » Source

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