Une pluie d’étoiles

Qu’annonce la météo pour les soirées des 21, 23 et 25 juillet ? Un orage sonore. Dans le rôle du tonnerre, 80 musiciens de l’orchestre de l’opéra Bastille, sous la baguette de l’incontournable chef du Violon sur le sable, Jérôme Pillement. Les éclairs – de génie – seront tour à tour incarnés par la pianiste Brigitte Engerer, le violoniste Didier Lockwood, la danseuse Marie-Claude Pietragalla ou encore le guitariste Emmanuel Rossfelder. Revue de détail de ce qui ne change – heureusement – pas cette année au Violon.
1Des solistes classiques de renom
Philippe Tranchet, Jérome Pillement et Patrice Mondon, pierres angulaires du Violon sur le sable, ont respecté l’un de leurs principes élémentaires à l’heure de concocter la programmation de cette édition 2008 : solliciter des solistes classiques de haute tenue, valeurs confirmées ou en devenir.
Rares sont les artistes classiques à être élevés au rang de chevaliers dans l’ordre de la Légion d’honneur et commandeurs des Arts et Lettres. La pianiste Brigitte Engerer a reçu ces insignes honneurs. Une reconnaissance supplémentaire d’une virtuosité remarquée en 1980 par Herbert von Karajan, qui invita alors Brigitte Engerer à jouer avec l’orchestre philharmonique de Berlin, étape déterminante dans une désormais longue et brillante carrière internationale.
La présence de Brigitte Engerer ne doit pas éclipser celle d’autres étoiles du paysage classique international : le violoniste Didier Lockwood, l’homme aux 3 000 concerts et aux trois tours du monde ; le guitariste Emmanuel Rossfelder, révélation « soliste musical » aux Victoires de la musique classique en 2004 ; la chanteuse mezzo Kate Aldrich, entre autres.
Le Violon aime aussi à s’ouvrir à la danse. Les programmateurs de cette édition feront sensation en accueillant l’ex-danseuse étoile de l’Opéra de Paris, aujourd’hui danseuse contemporaine et chorégraphe Marie-Claude Pietragalla.
Au rang des étoiles montantes, le contre-ténor Max-Emmanuel Cencic et la violoniste Fanny Clamagirand, « déjà une grande et qui deviendra une très grande », prédit Philippe Tranchet, donneront à un public plus averti l’opportunité de découvrir les talents de demain de la scène classique.
2 Duplex entre l’orgue de Notre-Dame et la plage
La vénérable église Notre-Dame domine la nouvelle Royan depuis cinquante ans. Le Violon souhaitera à sa manière un joyeux anniversaire à l’?uvre de Guillaume Gillet. Le titulaire de l’orgue de Notre-Dame, Jacques Dussouil, interprétera une pièce de Poullenc en duplex – sonore et visuel – avec la plage de la Grande Conche et l’orchestre du Violon.
L’expérience avait déjà été menée il y a trois ans. Selon Philippe Tranchet, un tel duplex ne pose pas de réelles difficultés techniques. « Il existe des solutions à tout, à la condition évidemment d’y mettre les moyens. Il faut bien sûr établir une double liaison, son et image, pour que le chef d’orchestre voie l’organiste et que l’organiste voit le chef lui aussi, mais l’installation n’est pas compliquée en soi. »
3 Les solistes aimeraient jouer plus longtemps
Étonnantes négociations que mène chaque année Philippe Tranchet avec les artistes que les programmateurs du Violon sur le sable souhaitent « inviter », contre rémunération évidemment. Le producteur royannais ne rechigne pas à verser aux solistes le cachet qu’ils exigent pour un concert de durée standard, quand bien même ils ne viendraient interpréter que deux ?uvres.
Philippe Tranchet ne transige pas, cependant, sur ce principe d’une prestation éphémère. « Et ma difficulté à convaincre les artistes classiques de venir au Violon tient souvent au fait qu’ils ne donneront pas un concert entier. Il faut les comprendre. Inviter Brigitte Engerer à jouer deux morceaux, c’est comme payer Zinédine Zidane pour venir participer à un match, en le prévenant qu’il ne jouera que deux minutes, le temps de tirer un penalty et de ressortir du terrain. »
L’image résume le challenge lancé par le Violon aux solistes : être aussi brillants en dix minutes sur scène qu’au cours d’un récital où un artiste a le temps de monter en régime dans la gamme de son talent. Le Violon navigue décidément à contre-courant et cet anticonformisme fait toute sa singularité et sa popularité. Source

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