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Alice dans leur coeur

SAINT-ROMAIN-DE-BENET : Alice est partie, lundi matin, dans son sommeil. Tout pousse à croire qu’elle n’a pas souffert et cette idée apaise, un peu, les dizaines de personnes qui aujourd’hui se sentent orphelins de la fillette, originaire de Saint-Romain-de-Benet. Une cérémonie des adieux a lieu aujourd’hui, à 15 heures, au cimetière communal.


L’histoire d’Alice est celle d’une enfant de 13 ans, victime de lésions cérébrales irréversibles depuis un accident qui a failli lui coûter la vie. Elle s’était noyée en juin 1998, à l’âge de deux ans et demi, dans un baquet d’eau de pluie en tentant de récupérer un jouet. Son père était parvenu à la ranimer in extremis.

Mais son histoire se double de celle d’un incroyable mouvement de solidarité qui, pendant plus de huit ans, n’a jamais perdu de vigueur. Environ 150 personnes ont participé aux séances de patterning qui lui avaient permis de faire d’importants progrès. Bénévolement, que ce soit une fois ou cent fois, ils se relayaient, au rythme de deux séances par jour, de deux heures, pour appliquer cette méthode d’hyperstimulation physique et sensorielle.

L’association Action pour Alice s’est créée en 2000, vendant calendriers et livres, organisant une cinquantaine de manifestations pour soutenir financièrement la famille : concerts, brocantes, soirées cabaret… Le père avait dû cesser son activité professionnelle pour rester au chevet de sa fille, totalement dépendante, et la prise en charge à domicile nécessitait l’achat de matériels extrêmement coûteux.

Mouvement d’ampleur.

Encore samedi et dimanche, un week-end théâtre avait lieu à Médis, le village voisin de Royan. Le mouvement s’était emparé du département, du nord au sud : « Des associations nous appelaient pour nous dire qu’elles organisaient un loto alors qu’on ne les avait même pas sollicitées. Des enfants vendaient des colliers de perles. Des communes nous allouaient des subventions alors qu’on n’y avait jamais mis les pieds », raconte Robert, membre actif de l’association, encore surpris de la solidarité née autour de la petite fille. À ses côtés, Françoise et Pépette, soutiens de la première heure, se sentent un peu « paumées ». Elles pensent aux proches mais aussi à des gens, comme Lydie, la trésorière de l’association, qui n’a jamais compté son temps.

Comment l’entraide a-t-elle pu prendre une telle ampleur ? « Peut-être le sentiment que ce drame peut arriver à n’importe qui », tente de répondre le trio. Il pense également que la détermination de la famille a énormément contribué à ce que le soufflet ne retombe pas : « Quand on voyait la détermination de Jean-Pascal, on ne pouvait pas ne pas les aider. »

Humblement, ils ont le sentiment qu’Alice « était devenue la petite fille de tous ceux qui sont intervenus auprès d’elle et pour elle ». Pépette a demandé à Jean-Pascal où doivent se retrouver les membres de l’association aujourd’hui, à la maison familiale ou au cimetière ? Du tac au tac, le père a répondu : « Vous venez à la maison. Vous faites partie de la famille. » Source

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