La franc-maçonnerie reste active sur la Côte de Beauté

ROYAN – COTE DE BEAUTE : Leur activité alimente régulièrement fantasmes et polémiques, leur discrétion, les idées reçues touchant à leur philosophie ou même la fascination latente de tout un chacun pour l’ésotérisme tendant à alimenter les spéculations.


Les francs-maçons n’en poursuivent pas moins leur route sur la Côte de Beauté (1), « société non pas secrète mais discrète », aiment-ils à répéter.

La Grande loge de France est aujourd’hui même au coeur de l’actualité. Royan reçoit cet après-midi Alain Graesel, universitaire et Grand Maître de l’obédience, à l’initiative de l’Université interâges de Royan. L’intitulé de l’intervention ? « La franc-maçonnerie, objet de nombreux fantasmes, est un ordre initiatique, créé en France au milieu du XVIIIe siècle. » Tout est dit.

« Nous ne sommes pas cachés, sourit un membre de la Grande Loge de France. Certains d’entre nous font la démarche de se dévoiler, d’autres non. C’est quelque chose de très personnel. Pour ce qui est de la réalité de la franc-maçonnerie, nous avons même un site web très complet (2). » Pour lui, la venue d’Alain Graesel est une bonne chose.

« Nous n’en sommes pas initiateurs. Mais il vient parler en qualité de Grand Maître de l’obédience. Je conseille aux gens de venir. C’est un excellent orateur qui sait parler de la franc-maçonnerie tout en restant accessible aux profanes. Son discours peut résonner aux oreilles de personnes en quête de sens, de ceux qui s’interrogent sur la perte des valeurs. »

Fantasmes et idées reçues

Les questions sur la franc-maçonnerie se bousculent. L’homme en sourit comme autant de lieux communs. « Les fantasmes sur la franc-maçonnerie sont courants : affairisme, secte, milieux d’influences… Ils sont régulièrement réactivés par les médias, qui attirent régulièrement des lecteurs avec des dossiers souvent vides de sens. »

Ce frère ne nie pas « des affaires regrettables qui, par ailleurs, n’ont pas été le fait de la Grande Loge de France. » Mais il refuse de laisser faire l’amalgame avec la franc-maçonnerie.

« Les maçons ont une vie profane, souligne-t-il. Bien sûr, il leur arrive de faire des affaires ensemble. Mais la franc-maçonnerie, c’est tout sauf ça ! Maintenant, lorsque l’un d’entre eux fait un faux pas et qu’il s’avère qu’il est maçon, les commentaires se déchaînent. »

Il insiste sur ce point. « Ceux qui viennent nous voir dans l’espoir de faire des affaires se trompent de porte et feraient mieux de passer leur chemin. »

Laïcité et tolérance

Cet initié balaie également les autres idées reçues sur la franc-maçonnerie. « Lorsqu’on nous parle de secte, nous avons systématiquement la même réponse. Où est le gourou ? Plus sérieusement, un rapport parlementaire a clairement établi les groupements qui devaient être désignés comme sectes, et nous n’en sommes pas. »

Paradoxalement, les francs-maçons sont également taxés d’anticléricalisme. « Pour notre part, nous sommes une obédience laïque. Une laïcité pensée dans le respect des croyances de l’autre. Nous avons des frères de tous horizons, notre porte est ouverte à tous. A l’exception, bien entendu, des extrémistes de tout poil. Car ils ne sont pas en mesure de respecter la pensée de l’autre. Cette vision est faite d’humanisme. C’est ce qui fait l’originalité de la démarche maçonnique. Les personnes qui prennent attache avec nous viennent travailler sur eux-mêmes, se construire et participer à une réflexion commune. »

Un temple en centre-ville

La franc-maçonnerie est ancrée depuis plus de 180 ans dans la station balnéaire. « Un atelier du Grand Orient s’est installé ici en 1822. Pour notre part, nous avons ouvert notre atelier en 1994. » Les trois obédiences principales utilisent un seul et même temple, implanté en centre-ville pour organiser leurs « tenues ».

À quelles catégories sociales appartiennent leurs membres ? « Toutes. Il n’est pas question pour nous d’être une association de médecins ou d’avocats. Notre idéal est d’être représentatifs de la société. Mais aucun de nous n’est recruté pour sa catégorie socioprofessionnelle. Pas plus qu’il n’y a d’âge pour rentrer. »

Comment cela se passe-t-il ? « Il arrive le plus souvent qu’une personne présentant les qualités requises pour être intégré soit approchée par l’un d’entre nous. Mais il arrive aussi qu’une personne écrive simplement à la Grande Loge. Laquelle répercute sur l’atelier le plus proche. »

(1) Trois loges fonctionnent aujourd’hui à Royan, respectivement affiliées au Grand Orient de France, au Droit Humain et à la Grande Loge de France. Une quatrième se référerait au rite égyptien Memphis-Misraïm. (2) www.gldf.org Source

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