Les projets de « fermes solaires » se multiplient

Le soleil ne brille pas avec la même intensité partout. Une injustice naturelle dont se plaignent sans doute les Nordistes.Les Charentais-Maritimes, plus chanceux, bénissent déjà ces quelque 2 300 heures annuelles d’ensoleillement (1) qui font de leur département le deuxième au classement des destinations – sur le territoire national – les plus prisés des touristes. Cet ensoleillement, des sociétés privées spécialisées dans la production d’énergie entendent bien à leur tour en tirer profit. Les projets de « fermes photovoltaïques » fleurissent.

On connaissait le projet d’EDF Énergies Nouvelles à Montendre et ses 20 hectares de panneaux photovoltaïques. Sur le territoire du seul Pays royannais, une autre société, Séchilienne Sidec, a déjà identifié quatre sites d’implantation de vastes champs de panneaux photovoltaïques, à Breuillet, aux Mathes, à Barzan et à Arces-sur-Gironde. Les propriétaires fonciers ont déjà donné leur accord à la société, annonce Philippe Most.

165 000 panneaux

Ancien maire de Royan, ancien président, également, de la communauté d’agglomération, Philippe Most accompagne à titre de consultant privé Séchilienne Sidec. Un ambassadeur de poids auprès de nombreux édiles locaux. Claude Pruvost, le maire de Breuillet, voit d’un très bon oeil les vues de la société sur sa commune. Séchilienne Sidec s’apprête à lancer, dans les prochaines semaines, les études préalables à l’aménagement d’un parc de 165 000 panneaux photovoltaïques sur une superficie de 35 hectares, entre le bourg de Breuillet et la commune voisine de Saint-Sulpice-de-Royan.

Les sites des Mathes, de Barzan et Arces-sur-Gironde devraient s’étendre sur des superficies approchantes. La condition sine qua non à la rentabilité d’un tel projet, expliquait vendredi soir Laurent Gallotti, ingénieur chargé du développement de projets photovoltaïques au sein de Séchilienne Sidec, aux quelque 200 Breuilletons présents à une première réunion publique. La seule « ferme photovoltaïque » de Breuillet représentera un investissement de 48 millions d’euros !

Sur des deniers privés

Voilà quelques jours, Claude Pruvost a laissé sans voix le chargé de mission du Conseil régional qui l’appelait pour lui proposer une aide financière de la Région. « Donnez cet argent à des projets qui en ont besoin », lui a répondu le maire de Breuillet. Le photovoltaïque est visiblement rentable au point de multiplier les projets. Et d’assumer les investissements nécessaires.

À Breuillet, la société Séchilienne Sidec se dit en mesure de produire annuellement l’équivalent de la consommation électrique de 13 300 personnes. Les retombées pour le territoire ? Tant que le président de la République ne la supprime pas, une taxe professionnelle d’environ 560 000 euros au profit de la communauté d’agglomération.

Entre procédures administratives, études et travaux, la « ferme solaire » breuilletonne ne devrait pas être une réalité avant deux ans, au moins. La société Séchilienne Sidec lorgnerait déjà sur des sites à L’Éguille, à Épargnes, mais aussi du côté de Saint-Jean-d’Angély ou encore à Saint-Thomas-de-Conac. Pour ne citer que les projets de cette seule société.

Ses concurrents font peut-être déjà les yeux doux à d’autres communes encore. La municipalité de Royan ne cache pas envisager, elle aussi, l’implantation de panneaux photovoltaïques sur le territoire de la commune.

(1) La société Séchilienne Sidec se base sur un ensoleillement annuel de 1 200 heures, retenant vraisemblablement un nombre d’heures d’ensoleillement optimum en terme d’exploitation photovoltaïque.
Déjà des oppositions

« De chez moi, je verrai les panneaux. » « De chez moi aussi, je les verrai. » « Vous avez étudié l’impact du champ électromagnétique ? » « Et que ferez-vous des écoulements d’eau lors du nettoyage des panneaux ? » La défiance et la méfiance dominait, vendredi soir, à Breuillet. Le maire, Claude Pruvost, a eu beau jeu de relever que « partout où vous voudrez monter un projet, vous ferez toujours des mécontents ». La société Séchilienne Sidec n’a pas engagé la moindre étude que déjà, des futurs riverains de sa ferme solaire breuilletonne, du côté du Montil, font entendre leur opposition à un projet de production d’énergie considérée actuellement comme « propre ». Et ce, moins d’une semaine après le rassemblement à Royan de 2 000 personnes hostiles à la construction d’un terminal méthanier outre-estuaire. Source

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