Les visiteurs du site archéologique du Fâ doivent être doués d’un minimum de sens de la projection, dans l’espace comme dans le temps. La richesse du site contraste en effet avec ce qu’il donne à voir. Un potentiel archéologique immense repose dans le sous-sol des 40 hectares dont est déjà propriétaire le Conseil général. Mais en surface, le visiteur ne découvre qu’un chantier de fouilles permanent et quelques trouvailles « cristallisées », à savoir mises au jour par les archéologues et consolidées pour en permettre la présentation au public.
En cet été 2008, le site du Fâ offre un nouveau visage. Pédagogie et leçons d’Histoire constituaient déjà les fondements de l’action du syndicat mixte en charge de sa gestion. Des aménagements ont été inaugurés cette saison pour améliorer le confort des visites.
Un temple, pas un moulin. Une rue chemine depuis l’accès du site, via l’espace muséographique du Fâ. D’un côté, des ateliers et démonstrations. De l’autre, une simple allée, en apparence, dont on prend la mesure en se positionnant à l’extrémité. Les lignes tracées sur une vitre restituent alors visuellement la galerie du péribole du temple qui occupait le cœur de la ville antique de Novioregum.
Par cet artifice, l’enceinte sacrée qui entourait le temple devient visuellement perceptible. « Le péribole n’était pas réellement explicite jusqu’à présent, convient Jacky Quesson, le président du syndicat mixte du Fâ. Grâce à ces nouveaux aménagements, les gens réalisent enfin à quoi pouvait ressembler l’enceinte de 100 mètres de côté du temple. »
Car le moulin qui domine le site en fausse la perception. « D’ailleurs, merci de l’appeler site du Fâ, et non moulin du Fâ », corrige Jacky Quesson. Le fameux moulin n’a que tardivement remplacé le temple érigé à l’époque gallo-romaine. Les visiteurs redécouvrent depuis le début de l’été cet aspect du site. Pour la première fois, ils peuvent accéder à cette partie du Fâ.
Petit à petit, donc, la ville de Novioregum ressurgit de terre. Le temple, l’un de ses édifices majeurs, ne sera jamais totalement reconstitué, mais il devient au moins perceptible aux passionnés d’Histoire comme aux simples curieux. Les plus patients assisteront peut-être un jour à des spectacles dans le théâtre de Novioregum. Source