« Si le président a créé un grand ministère de l’Environnement et de l’Énergie, c’est pour gérer ces contradictions de la société française… » Le ministre d’État Jean-Louis Borloo, de passage hier à Royan, à l’occasion du campus des Jeunes populaires, a reçu dans la cité voisine de Saint-Georges-de-Didonne, fief du secrétaire d’État aux Transports, Dominique Bussereau, les représentants de l’association Une pointe pour tous, regroupant les opposants au projet de terminal méthanier au Verdon, originaire des deux rives de l’estuaire de la Gironde.
Le propos s’est voulu rassurant mais légaliste. Mis à la question par les militants antiméthaniers, Jean-Louis Borloo s’est montré réceptif à leurs arguments sur le fond. Mais il s’est montré strict sur la forme. Même si, in fine, l’État reste décisionnaire dans ce dossier, il n’entend pas faire l’économie d’une instruction dans les règles. « Il y a différentes procédures envisageables, différents moyens contenus dans la loi littoral. Les indicateurs sont tous au rouge. Mais, de grâce, laissez-nous respecter la loi. »
« Pas un besoin majeur ». Le ministre de l’Environnement ne semble pas devoir considérer le dossier du Verdon comme particulièrement complexe. « Comme ministre en charge de l’énergie, je suis favorable au développement du gaz. Mais cela ne peut se faire que dans le respect absolu de l’environnement. » Le ministre a rappelé qu’en cas de problème énergétique majeur, il pouvait être contraint à faire des choix douloureux. « Mais ce n’est pas ici le cas. En tant que ministre de l’Énergie, je n’y vois pas d’intérêt majeur. »
Du baume au cœur des militants antiméthaniers, qui auraient malgré tout préféré une position plus radicale. Rassemblés sur la plage de la Grande Conche, ils ont acté les propos du ministre comme autant d’avancées majeures. Mais ils entendent rester actifs et mobilisés « jusqu’au retrait définitif du dossier ». Source