SAUJON : Il y a quelque temps, la librairie Lignes d’Horizons avait convié des lecteurs à voter parmi une sélection de cinq livres. À chacun d’en effectuer la notation selon plusieurs critères, parmi lesquels le plaisir de la lecture, la conception du livre ou encore la qualité de l’écriture.
« Pourquoi tant de fautes ? »
Samedi 8 novembre, une rencontre originale a été proposée par Danièle Gay, qui tient la librairie. Dès 16 h 30, une discussion s’est engagée entre l’assistance et les professionnels dans une salle située cours Victor-Hugo. Claude Rouquet, de L’Escampette Éditions, Jean-Paul Chabrier, auteur de Vers le Nord, ainsi que Charles Lavielle des Éditions Anacharsis, se sont donc pris au jeu des questions et des réponses, face à des lecteurs intéressés. Certains n’ont pas manqué de poser des questions : « Pourquoi ne demande-t-on pas son avis à l’auteur pour la couverture ? », « Pourquoi y a-t-il autant de fautes d’orthographe dans certains livres ? », « Pourquoi la traduction est-elle si incohérente ? »…
Plusieurs thématiques ont alors été abordées, comme le travail de l’édition, la traduction de la poésie étrangère ou encore la conception du livre et le rapport à l’objet. Les professionnels ont expliqué l’esprit de leurs publications, illustrant leurs propos par des expériences de vie et des anecdotes littéraires. Claude Rouquet a notamment explicité ses relations avec les auteurs qu’il publie. Pour Charles Lavielle, dont la majorité des auteurs édités sont décédés, il faut composer avec les traducteurs et savoir mettre en phase plusieurs textes issus de l’oralité ou de l’écriture.
« A chacun son métier »
Et si l’ouvrage de Jean-Paul Chabrier a fait débat dans l’assistance du fait de son absence de paragraphes, l’auteur a assumé ses choix et répondu avec beaucoup de répartie aux interrogations. Quelques lignes sont alors portées à la connaissance de tous par une lectrice. Un peu gêné par ce rapport si direct avec les lecteurs, l’auteur s’est livré à la confidence : « J’aime écrire, mais je n’ai pas envie de parler de mon livre. À chacun son métier ! ».
Le débat aura permis d’apprendre qu’il y a différentes façons de lire et d’appréhender un ouvrage. « On peut entrer ou non dans un livre », assure Claude Rouquet.
Vers 18 h 30, la remise du prix Lignes d’Horizons a été l’occasion de confronter les points de vue. Quarante bulletins ont été rapportés à Danièle Gay, qui en a validé 37 (3 étaient incomplets). Le prix, composé d’une ravissante plume en bois, création originale de l’artisan local Patrice Charbeau, a été attribué aux Éditions Anacharsis pour « Le secret de Caspar Jacobi ». Avec 14,60 sur 20 de moyenne, le livre a été plébiscité par les lecteurs.
Classement final
1. « Le secret de Caspar Jacobi », aux éditions Anacharsis, 2. « La walkyrie et le professeur » aux éditions Champ Vallon, 3. « Le sang des âmes », aux éditions Intervalles, 4. « Le saut de l’ombre », aux éditions Tinta Blava, 5. « Vers le Nord », L’Escampette éditions. Source